Une trentaine de candidats en lice mais quelques millions de béninois en sursis. Voilà à quoi pourrait se résumer la fameuse élection présidentielle de 2016 au 229. N’est-ce pas désormais une évidence dans la tête de tous les démocrates que dans nos pays africains, chaque élection apporte au peuple son lot d’angoisses et d’échauffourées ?
Jusque-là, fort heureusement rien de plus dramatique dans notre pays que quelques invectives et des menaces restées sans suite. On se souvient toutefois de résultats contestés qui ont consacré dans la conscience collective la démocratisation de mots autrefois inconnus comme «tripatouillage » et « mascarade ». Ces montées brusques de fièvre n’ont heureusement pas suffi à plonger la nation dans les abîmes. Quelques bons agents de paix ont tôt fait de calmer les ardeurs au point où aujourd’hui certains peuvent s’effarer de voir le perdant d’hier s’aligner avec le candidat de celui qu’il accuse de lui avoir volé sa victoire de 2011.

En effet, nous devons à l’histoire de reconnaître la qualité du travail abattu par ceux qui ne sont plus là : De Souza, Gantin, Kérékou pour ne citer que ceux-là. La question est aujourd’hui de savoir s’ils ont vécu pour rien ?

Leur travail consciencieux et leurs sacrifices n’auront-ils servi qu’à repousser l’horreur ? Les béninois sauront – ils se saisir du flambeau et faire honneur à la mémoire de ceux qui sont partis ? Prouverons-nous que nous avons compris la leçon ou avons-nous encore besoin de professeur ? L’angoisse que nombre de compatriotes ressentent à l’évocation de nos prochaines joutes électorales sera-t-elle refoulée comme les sombres nuages d’un orage vite balayés par les vents de la gaieté et de l’ensoleillement ?

A l’heure suprême de la pratique, ce qu’ils nous ont enseigné par la parole et par l’exemple doit suffire à nous unir car comme dirait Martin Luther King

 « Si nous n’apprenons pas à vivre ensemble comme des frères, nous périrons tous ensemble comme des imbéciles ». Martin Luther King.

Nous nous en rendons bien compte désormais ; l’époque où nous titillions les gonades du démon en comptant sur des prélats ou des hommes d’état désintéressés pour éteindre le feu de la provocation est bien révolue. La moindre insulte publique, le moindre appel à la violence, le vandalisme le plus banal sont autant d’allumettes dans un environnement où le carburant kpayo est roi. Si le feu prend qui l’éteindra ? Combien de temps consumera-t-il nos vies, notre tranquillité et notre liberté d’aller et de venir ? Combien en réchapperont dans le petit peuple ? N’allumez pas le feu … Il n’y a plus de pompiers.

Les prélats, pasteurs, têtes couronnées, leaders des cultes traditionnels non partisans sont désormais une denrée rare au Bénin. Ceux d’entre qui nous restent n’ont malheureusement pas la carrure de leurs prédécesseurs et les hommes politiques n’ont plus tellement de respect pour eux. Mammon est passé par là …

Quant aux politiques béninois, ils nous ont prouvé ces derniers mois que la logique de leurs choix politiques était d’une dimension étrangère à la simplicité du bon sens commun. Bien malin qui peut encore leur faire confiance pour ne point nous faire basculer dans le chaos à cause d’intérêts inavoués !

Ouvrons bien les yeux sur notre situation ! Ceux qui sont partis reviendront-ils de la tombe pour nous empêcher de nous entretuer si nous y tenons ? Les morts sont bien morts. Les vivants doivent prendre leurs responsabilités !

A l’heure suprême de la pratique, ce qu’ils nous ont enseigné par la parole et par l’exemple doit suffire à nous unir car comme dirait Martin Luther King « Si nous n’apprenons pas à vivre ensemble comme des frères, nous périrons tous ensemble comme des imbéciles ». Martin Luther King.

Ouvrons bien les yeux sur notre situation ! Ceux qui sont partis reviendront-ils de la tombe pour nous empêcher de nous entretuer si nous y tenons ?

C’est l’heure de la campagne. Tous ceux qui ne votent pas comme moi ne sont pas mes ennemis. Ce sont mes frères et mes sœurs. D’ailleurs, il est plutôt simpliste de pronostiquer la décision finale de voter d’un compatriote sur la base de son activisme politique durant cette période tumultueuse. Nous n’avons aucune preuve que même les directeurs de campagne d’untel candidat voteront pour leur propre poulain. A quoi à bon alors nous échauffer pour des chimères ? Battez campagne mais n’oubliez pas que vous ne battez pas contre vos frères. Vous vous battez AVEC eux contre la misère. Bonne fin de campagne !

 

Arnaud Karl Job

arnaudkarljob.com