J’imagine bien que certains aient besoin de pornographie pour vivre mais il s’agit d’un choix n’est-ce pas ? Eh bien, ici au Bénin, la lubricité nous est imposée à nous et à nos enfants contre notre gré. Tous les jours aux heures les plus courantes, la télévision nous assaille d’images dignes de films X où fesses, seins et gestuels lascifs crèvent l’écran.
La banalisation de la nudité et du vice
Il suffit d’un reportage à propos d’un évènement artistique et on a tôt fait de voir une pseudo-artiste en train de frotter son derrière contre le pantalon d’un VIVP – Very Important Vicious Personnality. Ou alors, vous avez envie de vomir quand vous voyez un mineur de moins de 10 ans instrumentalisé danseur en train d’exécuter des gestes qui n’évoquent que des activités normalement réservées aux adultes.
Ce n’est pas fini, il y a aussi les clips … naturellement, j’allais dire … sexuellement. Nos artistes ont pris la température de ce qu’ils ont vu en grandissant à la télévision. Ces clips américains victimes de censure outre-mer qui atterrissent ici dans leur version interdite au large public sans aucune espèce de contrôle.
Désormais un bon clip doit montrer de la chair. Pas vrai ? Quelques cuisses bien offertes par là, des décolletés plutôt généreux, des caleçons en guise de vêtement pour les jambes, sans oublier la gestuelle. Oui ! Une gestuelle digne des bars de strip-tease où les nombrils rivalisent de nudité avec les entrefesses. Des simulacres de danse qui n’étaient réservés qu’aux harems de princes arabes en mal de satisfaction d’une libido débordante. Quelques coups de poitrine offerte à deux mains ici, quelques agitations fébriles des muscles du derrière par là, vous voilà servis avec ou contre votre gré !
Quand la télévision tue nos enfants !
Il est 11 heures et vos enfants sont devant la télévision. Pensant à leur avenir et appartenant encore à la catégorie des parents en voie de disparition, vous zappez. Et là, sur cette autre chaîne, comble de l’abomination ! Le temps d’appuyer la touche OFF, trop tard ! Les mômes ont tout vu ! C’est une scène d’amour torride dans une de ces télénovelas diaboliques où des parrains de la mafia se tapent à la chaîne ou en partouze des filles retouchées au bistouri. Vous vous dites : “ Plus jamais de télévision chez moi !”
Comment en sommes-nous arrivés là ? Il faudrait demander aux sociologues de ce pays. Ce dont je me rends compte aisément c’est que cette situation qui assassine l’éducation de nos enfants, abrutit toute une génération de jeunes et crée des voyous toutes les 24 heures, ne semble déranger personne.
Le pays des 3 singes
La HAAC est censée protéger notre culture et nos enfants dans la sphère audiovisuelle mais apparemment, elle n’est pas au courant. Le ministère de l’intérieur est trop occupé avec les bandits qui portent des kalachs. Alors ceux qui veulent se mettre en culotte, on s’en fout ! Et puis les partis politiques et la société civile ? La révision de la constitution c’est ce qui les intéresse. Le ministre de la culture ? Il y patronne des concerts, des dîners de gala et des clips à la gloire du RAMU ? Et les ministres en charge de l’éducation ? Trop occupés à construire des écoles, à les équiper et à recruter des enseignants … Maintenant, il y a aussi le ministre en charge de la promotion des valeurs citoyennes sauf qu’il est trop occupé à organiser les concours de recrutement, à négocier avec les syndicats et qu’il n’a pas le temps de regarder la télévision. … Et le Président de la République ? Attention, lui ne regarde pas la télévision et n’est au courant de rien si ce n’est l’affaire Talon et les rapports qui classent le Bénin dernier … Bienvenue dans la république des 3 singes : on n’y voit rien, on n’y entend rien et surtout on n’en parle pas !
L’enterrement de la morale publique
Quand j’entends les politiques parler de la moralisation de la vie publique et l’assimiler à la seule lutte contre la corruption, j’ai envie de changer de nationalité. Le seul qui ait fait la différence c’est Martial Sounton qui a permis à ce pays de comprendre que le retour aux valeurs n’est pas une option mais la clé même de la conservation de nos acquis et la possibilité pour notre communauté d’avancer. Maintenant, que fait-on de cette charte dans la pratique même de l’administration de cette république ? Si notre société ne trouve pas le moyen de ramener les valeurs au coeur de nos actions et de nos croyances, alors elle mourra de sa plus belle mort.
En effet, nous ne serons ni nous-mêmes, ni ceux que nous essayons bêtement de copier. Perdus dans cette monstrueuse nature hybride, que deviendrons-nous alors ? Comment nous déterminerons-nous comme un peuple à l’identité propre ? Sur une chaîne généraliste occidentale, jamais vous ne verrez à des heures communes des scènes aussi horribles que celles que nous diffusons à longueur de journée sur les nôtres sans la signalétique appropriée. Chez ceux que nous essayons de copier sans y parvenir , même le contenu de la musique est marqué d’un sceau permettant aux parents de protéger leurs enfants.
Ici où en sommes-nous ? Vos commentaires sont attendus plus bas sur cette même page. Ne soyez pas l’un des 3 singes, contribuez au débat !
On en parle ?
Arnaud Karl Job
Cher Arnaud, merci pour ce bel article qui dénonce avec les mots justes cette scène à laquelle nous assistons tous à la TV. Les uns pour assouvir leurs envies, les autres impuissants mais surtout complices par leur silence. Tu fais bien de sortir des rangs de ces derniers et je te suis.
La société civile! Voilà qui devrait se battre pour préserver les valeurs, l’éthique et la morale de notre République. Malheureusement, il s’agit d’un marché à but non lucratif tandis que les faits politiques sont un terreau économique dans lequel même le religieux s’invite, à sa propre honte.
l’hybridation de nos moeurs est aujourd’hui choquante et pitoyable. le sexe dans sa totale nudité est devenu la chose la mieux partagée et tout le monde regarde, apprécie, subit et ou s’inquiète et personne ne veut en parler….. Nous devons faire attention car le diable est dans nos portes et cherche qui…………….
Belle rédaction! Chapeau pour l’article! moi je pense que le gros du lot revient en priorité aux autorités de ce pays qui ont la décision. le déclic doit venir du sommet, pour ensuite impacter la base. nos églises et nos familles ont aussi un rôle important a jouer car, aussi garantes de l’éducation, de la valorisation des bonnes mœurs et du renouvellement de l’intelligence.La TV informe, forme, mais aussi déforme si l’on n’y prend garde. Pourquoi les USA connus pour la dimension de leur spiritualité, semblent être la nation par excellence qui déverse le plus d’obscénités sur nos écrans?
Il faut reconnaître que nous passons le plus clair de notre temps à la télé en compagnie des enfants;contrairement à ce que nous pensons, ils ont l’esprit très alerte et une mémoire d’une capacité inimaginable..Pas vraiment le temps de nous entretenir en privé avec eux.Raison souvent évoquée, fatigue, stress, occupations diverses.Ces gamins ont la tête vierge et fraîche; puisque les parents n’ont pas un programme précis et spécifique avec eux,la télé vient les bourrer, et nous connaissons la suite.
Mon pays où la pervesité,
A malheuresement conqui la cité.
Et du coup vivant Economiquement souffrant,
Nous vivons aussi moralement carent.
La politique et ses assimilés étant implicitement complice,
Laissent la société et l’éducation connaître cette vice.
Mais il est temps de crier assez
Et cessez de chanter et de hisser haut ce danger,
Qui gangrène et détruit les enfants du Bénin
A qui appartiennent un meilleur lendemain.
Ah oui, Arnaud ! ! ! on le voit bien, il y a encore des gens de culture dans mon pays. Il existe encore de bonnes gens, des gens de bonnes famille dans ma chère patrie !!!! Tu en fais partie. Il s’agit maintenant de conjuguer et de multiplier nos efforts pour endiguer cette culture permissive qui nous envahit et qui détruit notre société. Une culture de l’inculture, en fait. Tu en as donné la marque. Merci à toi.
Merci mon cher ! C’est la triste réalité et vraiment personne n’en parle. c’est un bon début votre blog. Nous devons mener le combat ; c’est l’éducation de nos enfants qui est en jeu. Merci encore.