profil_wordpress.jpgBeaucoup de gens vivent, meurent et se font enterrer exactement comme de la volaille. C’est ce que j’appelle la mentalité de poulet. L’idée n’est pas dire que vous êtes un oiseau qui ne vole pas mais que vous raisonnez comme cela… Je m’en vais préciser mon idée apparemment saugrenue.

Ceux qui ont élevé de la volaille à la méthode africaine ont une idée de ce que je dis. La vie d’un coq est tellement prévisible que tout le monde sait d’avance comment elle commence et s’achève.

Quand il se lève, on sait que le coq fera son “cocorico” toutes les heures, qu’il ira chercher sa nourriture aux endroits habituels, reviendra à la basse-cour à la même heure chaque jour puis finira inélucablement dans les assiettes des maîtres quand son tour sera arrivé. Entre temps, il aura participé à la procréation d’autres poulets qui subiront le même destin que lui. La vie de beaucoup ressemble à celle d’un poulet : sans projet, sans gouvernail, sans objectif et simple réplique de celle d’un autre.

La vie d’un coq est tellement prévisible que tout le monde sait d’avance comment elle commence et s’achève.

Pour quelle raison vivez-vous ? Pour quoi vous engagez-vous ?

Ceux qui vivent sans idéal, sans but et sans engagement vivent mal. Il est difficilement admissible, au regard de la primauté de l’espèce humaine que nos préoccupations soient aussi simplistes que celles des bêtes : besoins alimentaires, nécessités libidinales et envies de paraître. Malheureusement, c’est en cela même que consiste la vie de beaucoup de nos congénères. Enfermés dans la prison de leur mentalité réduite à la taille d’un oiseau, ils ne pensent qu’à satisfaire des besoins somme toute primaires.

Un bon travail, une belle maison, un conjoint comme il faut, des enfants en quantité voulue, une voiture, un peu d’influence ne serait-ce que sur quelques cousins du village et voilà un humain-poulet très content. Tant pis si de toute sa vie, à part sa progéniture, il n’a servi personne. Tant pis si la condition du voisin ne l’intéresse que pour lui dire bonjour. Tant pis si le peuple auquel il appartient croupit sous la misère et l’injustice. Tant pis, tant qu’il peut se targuer avec sa cour d’une relative sécurité, le prochain objectif étant le cercueil.

Un bon travail, une belle maison, un conjoint comme il faut, des enfants en quantité voulue, une voiture, un peu d’influence ne serait-ce que sur quelques cousins du village et voilà un humain-poulet très content.

 Un héritage de la colonisation ?

Lorsque les colons sont venus en Afrique, c’est exactement l’objectif qu’ils avaient : nous transformer en poulets ! Et ils y ont réussi. Observez plutôt autour de vous. Désormais, les gens se définissent par rapport à leur travail, à leur fonction ou à leur titre et grade. Avant même de savoir ce dont ils sont réellement capables, nous les décorons en nous fiant à leurs attributs. La preuve quand il meurt, voilà ses parents fiers de brandir la dernière occupation du défunt ou alors sa fonction et ses titres les plus prestigieux. Comment en sommes-nous arrivés là ?

Avant, les gens avaient de la valeur dépendamment de leur utilité pour la société. Le mérite était valorisé et il n’était pas question d’être condamné à travailler de manière à nourrir un peuple au-delà de vos frontières ! Aujourd’hui la tendance est bien renversée. Les gens ne vivent plus pour des idéaux. Ils ne se battent et ne meurent plus pour les valeurs sur lesquelles ils fondent leur existence.

Lorsque les colons sont venus en Afrique, c’est exactement l’objectif qu’ils avaient : nous transformer en poulets ! Et ils y ont réussi.

En continuant l’œuvre du colon, notre système éducatif forme des trains. Des gens fondamentalement carrés et bornés qui ne sauront faire que ce qu’on a voulu leur apprendre lorsque l’envie leur en prend par ailleurs. Et puis surtout si les rails sont posés… Suivez mon regard.

On comprend aisément que notre sens de l’innovation et de l’adaptation ait été émoussé peu à peu par un enseignement qui consistait à apprendre à plagier la pensée des autres. Vous le savez, un cerveau emprisonné dans la mentalité d’autrui est un cerveau en veilleuse !

 Sortez de votre prison !

Il est temps d’étendre vos ailes et de voler. Pourquoi accepter l’enfermement que vous impose la société capitaliste et ses contraintes alors même que vous détenez la clé pour prendre votre liberté ? Pourquoi faites-vous uniquement ce métier de banquier, de secrétaire, de prêtre, … que vous n’aimez pas ? Pour pouvoir paraître aux yeux des autres ce que vous savez que vous n’êtes pas à vos propres yeux ? Pourquoi continuer de vous torturer à être quelqu’un que vous n’aimez pas ? Pour pouvoir payer vos factures ? Est-ce donc à cela que serviront tous ses sacrifices et ce déni de vous-même ? À payer des factures ?

Faites mieux. Allez-y, investissez-vous aussi dans cette association qui vous intéresse. Donnez davantage de temps aux gens et aux choses que vous aimez. Voyagez, vagabondez, procrastinez s’il le faut parfois… Écrivez, lisez, amusez-vous comme un bambin… Vous l’avez fait, il y a tellement longtemps. Réveillez votre fibre artistique : dessinez, peignez, chantez, apprenez un nouvel instrument de musique… Inscrivez-vous dans une nouvelle formation. Apprenez de nouvelles choses. Inventez, innovez. Point besoin d’être agrégé des universités pour le faire. Surtout et plus important, accordez du temps à Dieu et à cette partie de vous qui n’est pas poussière.

En d’autres termes, vivez !

 Arnaud Karl Job