Le lion aurait-il fini par reculer ? Tout porte à le croire au regard des récentes annonces du gouvernement Yayi. Le concours de la honte est enfin annulé. Pourquoi est-ce un évènement ? Eh bien parce que c’est ce concours qui a mis le feu à la poudre.

Qu’on s’en souvienne, une des raisons pour lesquelles, les travailleurs se sont fait mater avec la bénédiction du préfet Azandé Placide, c’est bien ce concours dont ils dénoncent l’organisation et les résultats frauduleux. Et pourtant, on aurait pu éviter toute cette crise !

Il aurait juste fallu que le gouvernement désamorce la bombe dès le départ. Alors même que tout le monde criait au scandale tant la couleuvre était grande à avaler, il a fallu au pouvoir treize mois pour mettre en place une commission dont le rapport a fini de le convaincre de la nécessité d’annuler le concours qui a mis tout le monde sur les dents et réveillé les vieux démons du régionalisme.

En effet, on n’avait pas besoin d’être Jean-Baptiste Elias pour voir que ce concours était la fraude même. Je me souviens des rires que nous eûmes à la sortie du culte quand quelques bien-aimésme montrèrent la fameule liste querellée avec les relations de parenté entre les organisateurs, les autorités du pays et les candidats qui auraient prétendûment réussi.

On n’avait pas besoin d’être Jean-Baptiste Elias pour voir que ce concours était la fraude même

Ces rires n’étaient pas l’expression de notre joie. Aucunément ! Seulement, comprenne qui pourra que nous en sommes arrivés dans ce pays à un point où, il ne nous reste qu’à rire de notre malheur au risque de devenir tous candidats à l’asile.

Que d’errements depuis lors ? Alors qu’on a suspendu le directeur général d’une société d’état en moins de 48 heures parce que soupçonné – non encore convaincu – de détournement, nous en avons vu qui furent maintenus et protégés et enfin promus ! C’est dire donc que le pouvoir en place ne peut se targuer d’une quelconque nécessité d’aller lentement et sûrement. Les béninois commencent à se demander franchement selon quels principes, la vitesse de réaction de l’autorité se détermine.

Le gouvernement du Président Yayi est même allé jusqu’à valider les résultats de ce concours ! Même en tant qu’anti-gréviste, je me demande sérieusement ce qui se serait passé s’il n’y avait pas eu cette grève assassine. Ces concitoyens désignés par leurs parrains et parents pour aller remplir des fonctions nobles dans l’appareil d’état seraient certainement aller nourrir les rangs de la pléthore de cancres qui ruinent notre administration depuis les indépendances. Pendant ce temps, nos meilleurs cerveaux se contenteraient d’arborer le treillis jaune sur deux roues.

Croyez-moi, si je suis fier d’être béninois, j’éspère beaucoup mieux de ceux qui nous conduisent en commençant par le fait qu’ils répondent eux-mêmes à la question de l’année : “Où va le pays ?”.

Arnaud Karl Job