Êtes-vous un africon ?

Êtes-vous un africon ?

Il y a longtemps que j’ai envie d’écrire ce post. Naturellement, il concerne exclusivement tous ceux qui se revendiquent d’être africains. C’est une invitation à l’introspection pour répondre à une question somme toute existentielle : êtes-vous un africon ?

La première fois que j’entendis ce mot, ce fut dans la bouche de mon regretté père. Je devine que le néologisme n’était pas de lui, mais je ne l’oubliai point tant je rencontre des africons tous les jours de ma vie. Qu’est ce qui donc fait de quelqu’ un un africon ?

Habituellement, l’africon puisqu’il s’ignore, est fier d’en être un. C’est une mentalité plutôt difficile à cataloguer tant elle pleine d’incohérences, de paradoxes et d’imprécisions. Mais on va quand même s’y essayer et vous pourrez apporter vos contributions en commentant plus bas.

 Ce que l’Africon pense de l’Afrique

L’africon est convaincu que l’Afrique est le continent le plus pauvre et qu’il est parti pour le rester longtemps. Pour lui, ce continent serait maudit par Dieu et predestiné à tendre éternellement la main aux autres afin de subsister.

Pour l’africon, le continent africain n’est bon qu’à produire des matières premières et à les revendre. Il est convaincu que le planisphère que les autres ont fabriqué et essaient de nous faire gober dit la vérité sur la taille réelle du continent. Il ne s’imagine pas qu’en terme de superficie, l’Afrique à elle seule peut accueillir les pays suivants : USA (3 718 000), Russie (6 591 000), Australie (2 965 000), Mexique (756 000), France (210 000), Canada (3 848 000), Argentine (1 073 000), Brésil (3 286 000), Inde (1 269 000), Arabie Saoudite (831 000), soit un total de 11 608 000 Square Miles.

L’africon pense que l’Afrique est un continent en proie à la guerre. En fait même cette image est fausse. Prenons l’exemple de l’année 2011, sur 68 conflits repertoriés au mois d’août, 27 se déroulaient en Afrique mais 36 en… Asie !

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Ce que l’Africon pense de la culture

L’africon – pas l’africain – n’aime pas la lecture, encore moins l’écriture. Observez bien les gouvernants africons. Combien écrivent et lisent correctement leurs discours ? Quant à nos artistes africons, l’un d’entre eux est allé jusqu’à dire « L’afrique c’est la feuille et non le papier… ». Allez savoir de quelle feuille, il parlait…

Le désamour de l’africon pour la culture livresque est telle que quelqu’un en a insulté toute la race noire en disant : « Si vous voulez cacher une chose aux noirs, mettez-le dans un livre ». Si ce monsieur était encore là, j’aurais bien aimé lui mettre mon poing dans la figure aux fins d’obtenir une rectification qui change le mot « noir » en « africon ». En effet, c’est bien pour l’africon qu’un match de football c’est mille fois mieux que de lire un article de presse spécialisée sur un alunissage raté… Je peux le dire sans craindre de représailles parce qu’aucun africon ne lirait jamais un article comme celui-ci jusqu’au point où vous en êtes…

Le désamour de l’africon pour la culture livresque est telle que quelqu’un en a insulté toute la race noire en disant : « Si vous voulez cacher une chose aux noirs, mettez-le dans un livre ». Si ce monsieur était encore là, j’aurais bien aimé lui mettre mon poing dans la figure aux fins d’obtenir une rectification qui change le mot « noir » en « africon ».

En effet, l’africon pense que sa plus grande richesse ce sont les traditions orales du continent et le savoir que l’on cache dans les couvents et les sectes de son pré-carré. Il a une tendance à la mythification des savoirs les plus basiques. Il applaudit lorsque les autres lui disent que ce qu’ils aiment chez lui ce sont les rythmes et les danses, bref le folklore du continent. Au même moment, il est convaincu que les autres ont une civilisation supérieure et si jamais, il fait un tour de l’autre côté, il revient avec un discours dans le genre “ils sont évolués hein !”.

Un ami m’a raconté l’histoire d’un chef traditionnel qui avait visité un de ces autres pays où l’on n’a pas le complexe de la misère. La tête couronnée n’en revenait pas que les ancêtres africains n’aient pas été fichus de fabriquer des “rails sous le sol”. Vous avez compris, il venait de découvrir ce truc bizarre et stressant qu’on appelle le métro !

C’est bien là le problème d’ailleurs. Les africons ont été abreuvés à la source de l’auto-décrédibilisation et ils s’en délectent encore. Pour eux, la seule chose qu’un africain peut produire, c’est des enfants, beaucoup d’enfants, du café, du cacao et au mieux quelques chants et danses folkloriques pour égayer les autres. D’ailleurs pour eux, la culture, c’est essentiellement cela : chanter et danser. En effet, quand il s’agit de la manière de penser, ils laissent faire les autres.

Vous comprendrez alors pourquoi malgré le fait qu’il vive sous les tropiques, à 32 degrés celsius, l’africon ne rate aucune occasion de s’étrangler avec la cravate et le costume que les autres ont inventé pour le froid de leur climat. Vous le verrez transpirant dans un accoutrement qui ne lui convient pas mais fier comme un chien d’être habillé comme l’autre. D’ailleurs même quand il s’habille en tenues dites traditionnelles, c’est pour aller au village ou aller enterrer un mort en s’offrant une beuverie. Et pour clore le tout, il considère qu’un wax hollandais est tissu de chez lui !!!

L’africon considère que sa langue maternelle, n’est bonne qu’à faire des incantations ou à glaner des voix politiques. Quant à l’écrire et la parler dans des circonstances importantes, ne comptez pas sur lui. Un journaliste faisait remarquer à juste titre qu’il ne comprenait pas comment, célébrant la journée internationale des langues maternelles, le ministre de la culture de sa république disait son discours dans la langue du colon… Je vous avais prévenu, c’est le paradoxe de l’africon.

Les africons ont été abreuvés à la source de l’auto-décrédibilisation et ils s’en délectent encore. Pour eux, la seule chose qu’un africain peut produire, c’est des enfants, beaucoup d’enfants, du café, du cacao et au mieux quelques chants et danses folkloriques pour égayer les autres.

 Ce que l’Africon pense du développement

L’africon a fini par intégrer le mensonge que le développement, c’est avoir une maison en ciment, conduire une venue-d’ailleurs, avoir plein de femmes, une multitude d’enfants et naturellement beaucoup d’argent en sus de la capacité à retourner au village pour distribuer quelques billets aux “pauvres qui sont là-bas”…

Pour y parvenir, tous les moyens sont bons en commençant par l’exode rural et en traversant la mer à la pirogue si nécessaire. D’ailleurs je-ne-sais-qui l’a convaincu que village et pauvreté étaient si intimement liés. Si par ailleurs, il avait l’opportunité de se débrouiller en “politriche”, le voilà auto-proclamé “politicien”, prêt à sucer jusqu’au sang un peuple crédule et qu’il croit – à tort – sans conscience.

L’africon est convaincu que c’est aux autres de définir ce qu’est le développement et ce que lui devrait faire pour qu’ils le considèrent comme un homme moderne et développé. C’est pourquoi, lorsqu’ils ont fini de le dépouiller et qu’ils reviennent avec ce qu’ils ont le culot d’appeler l’aide au développement, il les applaudit et fait des discours très sincères pour signifier sa gratitude.

Le dirigeant africon n’est pas nippon mais il fait la courbette à s’en attraper une scoliose. Ses mots préférés lors des rencontres internationales ? Aide, appui, assistance, merci, demande, requête… En d’autres termes, le champ lexical de la mendicité. Franchement, il faudra peut-être m’expliquer un million de fois avant que je comprenne pourquoi il faut dire merci à son bourreau de vous massacrer.

Les administrés africons eux-aussi ont cette mentalité du mendiant. Tenez ! Ils paient leurs impôts et taxes. Le parlement ratifie un accord de prêt et on vient leur construire une route que leurs enfants devront rembourser pendant 30 ans. Le président vient lancer les travaux de construction. Une dame vient au micro. Elle célèbre le « guide » pour sa générosité et son amour. Merci pour cette route qu’il « donne » aux populations de la région… Attendez… Le Président de la République bananière-là, il construit les routes du pays sur fonds propres ou bien ?

Le dirigeant africon n’est pas nippon mais il fait la courbette à s’en attraper une scoliose. Ses mots préférés lors des rencontres internationales ? Aide, appui, assistance, merci, demande, requête… En d’autres termes, le champ lexical de la mendicité.

Il y a aussi l’intellectuel africon. Alors que son peuple devrait compter sur lui pour être éclairé, lui-même est dans le brouillard total. C’est l’histoire de ce directeur africon d’une école polytechnique universitaire qui rend visite à une université d’ailleurs. Avec son homologue d’ailleurs, ils arpentent les couloirs. Quand ils se déplacent, les lampes s’allument et s’éteignent à leur passage. L’africon est dépassé et il ne peut le cacher à l’autre. Il lui dit : « Vraiment vous les blancs, vous êtes forts hein ! ». Dès que ce dernier arrive devant ses étudiants – dont quelques africains – il ne peut naturellement pas s’empêcher de leur raconter. Un intellectuel africon est passé par là. Il a beau être professeur agrégé des universités, il est décidément afri…con !

Franchement, j’ai toujours été effaré et enervé par cette facilité des africons à considérer que seuls les autres avaient la capacité à inventer et innover. On a beau tout dire, à chaque fois qu’une nouvelle technologie pointe le nez dans le quotidien des africons, ils se surprennent toujours à dire « Ils sont vraiment forts ces blancs-là ! ». Pourtant les noirs sont aussi innovateurs que les autres. On ne va quand même pas nous demander de fabriquer des climatiseurs alors qu’on sait vivre à l’air libre, ou bien ?

C’est aussi l’histoire d’une installation studio extrêmement complexe que j’ai réalisé il y a quelques années sans l’intervention aucune d’un « expert » blanc et qu’un compatriote complexé est venu qualifier en disant : « Vraiment, tes patrons les blancs, ils sont forts hein. J’espère que tu apprends beaucoup avec eux ! ». Je ne vous dis pas l’envie que j’avais de leur baffer ! Comme si les autres avaient le monopole de l’usage du cerveau. C’est enfin cette expérience que j’eus de travailler avec une prétendue « experte » venue d’ailleurs à qui finalement j’étais obligé de montrer comment configurer une carte son pour enregistrer en multipistes sur un ordinateur. Et c’est elle qui était censée m’en apprendre des choses. Comme si l’abrutissement avait une nationalité !

 Ce que l’Africon pense de Dieu

Indépendamment de sa religion, l’autre problème de l’africon c’est qu’il prend Dieu pour un con. Je m’explique de suite. Pour l’africon, le bon Dieu c’est comme une sorte de distributeur automatique de billet. Vous faites ce qu’il faut et lui est tenu de délivrer ce que vous voulez. Qu’il s’agisse de marabouts, de charlatans, de prêtres ou de pasteurs, de maîtres spirituels ou de gourous, l’africon s’est offert une foultitude de personnages qu’il affuble d’une spiritualité supérieure et grâce auxquels, il peut vivre une foi par substitution.

Ce qu’on considère comme la crédulité religieuse des africons est en fait à leurs propres yeux du pragmatisme religieux. En effet, vu le nombre incalculable de rites que les uns et les autres lui proposent pour aller au paradis et avoir une meilleure vie sur terre, l’africon a peu de chances d’arriver à satisfaire aux exigences de tous les dieux qu’il craint. Du coup, si les ministres de ces dieux pouvaient l’aider, cela arrangerait bien les choses. Lui, se contenterait alors de leur donner de quoi faire plaisir à leurs dieux.

La même explication vaut pour ce que d’aucuns appellent le syncrétisme religieux. Là encore c’est du réalisme africon. Pourquoi prendre le risque de froisser Dieu alors qu’on a du mal à savoir où Il est finalement ? Tout le monde en parle si bien qu’on ne sait plus qui en a la juste conception. Alors la prostitution spirituelle permettrait certainement de mettre toutes les chances de son côté au dernier jour.

Qu’il s’agisse de marabouts, de charlatans, de prêtres ou de pasteurs, de maîtres spirituels ou de gourous, l’africon s’est offert une foultitude de personnages qu’il affuble d’une spiritualité supérieure et grâce auxquels, il peut vivre une foi par substitution.

Ce n’est pas tout ! En même temps, qu’Il doit le bénir pour tout le bien qu’il fait à ses serviteurs, l’africon compte sur Dieu pour voiler ses conneries. Je ne sais pas comment il a pu se convaincre que donner dîmes, offrandes, faire « sara » … pouvait obliger le bon Dieu à empêcher la police de lui mettre la main dessus quand il a fini de piller son peuple, de voler, d’escroquer voire même de tuer des gens ! Dieu mangerait-il les poulets, chèvres, et autres bœufs sacrifiés sur les autels africons ?

Alors, l’africon, un croyant ? Je ne sais pas mais en tout cas c’est un fataliste incurable. Pour peu qu’il n’a pas le contrôle des choses ou même ne veut pas en avoir le contrôle, c’est la faute à … Dieu, c’est la responsabilité de Dieu !

Pas d’électricité ? Que Dieu nous aide ! Pas de maternité pour nos femmes ? Dieu va aider le Président à en construire ! Les mœurs sont dévoyées dans la société ? Que Dieu éduque les enfants ! Un enfant est mort d’un paludisme mal traité ? C’est la volonté de Dieu ! Je serai à l’heure à mon rendez-vous ? Si Dieu le veut ! Comment on change ce pays ? Il faut prier pour les dirigeants afin que Dieu les accompagne … Finalement, Dieu est l’homme à tout faire de l’africon !

Une porte de sortie ?

Si j’étais habituellement un africon, je dirais non ! Un africon peut paraître la personne la plus bornée qui soit mais il y a toujours une porte de sortie. Comme par exemple de commencer à lire un peu. En effet, toutes les naïvetés se nourrissent d’ignorance. Moi par exemple, à partir du jour où j’ai compris grâce aux livres des « francons » ce que leurs ancêtres nous avaient fait subir réellement pendant l’esclavage et la colonisation, je me suis vu dans l’incapacité de faire confiance à un « politichien francon ».

Si vous avez un ami africon dites-lui de commencer à raisonner comme un fils de l’Afrique. Dites-lui qu’un fils n’insulte pas sa mère. Un fils ne dit pas que sa mère est une vieille mendiante tarée et prostituée. Un fils prend soin de sa mère. Si elle est malade, il la soigne. Il l’embellit.

Dites-lui de se nourrir de l’histoire de ses ancêtres sans en devenir l’esclave. Dites-lui que personne n’est son associé dans le combat pour sortir des ténèbres si ce n’est Dieu. Dites-lui simplement d’aimer sa Mère et de le lui prouver !

Ave !

Arnaud Karl Job